«
Bien sûr, je souhaite que vous poursuiviez vos efforts concernant les éditions étrangères. […]
Cependant, il doit être compréhensible qu’un auteur, tant qu’il reste en vie, se sente profondément et directement impliqué par la traduction
. Et malheureusement, je suis un linguiste professionnel aussi, un professeur pédant, avec beaucoup de liens personnels et amicaux avec les principaux spécialistes de l’anglais sur le continent… »
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Lettres — N
o 188 « Extrait d’une lettre à Allen & Unwin » — 3 avril 1956
’énorme variété stylistique et linguistique du Seigneur des Anneaux pose des problèmes particuliers à la traduction, notamment lorsqu’il faut représenter les différents niveaux de langage des personnages ou transférer le réseau de langues germaniques mis en place par Tolkien pour figurer la famille linguistique du westron. La situation se complique lorsqu’on s’aperçoit que Tolkien donne dans les Appendices des précisions grammaticales au sujet du westron qu’il n’a pas cherché à représenter dans le texte. La question des inscriptions semées au travers de l’ouvrage se pose aussi, dans la mesure où l’on y observe un mélange d’anglais phonétique et de textes dans des langues inventées. Les problèmes de traductions ne se cantonnent d’ailleurs pas au seul SdA. Cette section cherche donc à clarifier ces difficultés et à examiner les solutions trouvées par les différents traducteurs de Tolkien.
Tolkiendil — Octobre 2012
Le tableau ci-dessous établi la correspondance entre les noms originaux et les différentes traductions françaises dans les ouvrages de Bilbo le Hobbit, du Hobbit et du Seigneur des Anneaux.
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Arden R. Smith — Mai 1994
Le titre de la traduction islandaise du Fermier Gilles de Ham, Gvendur Bóndi á Svínafelli, est assez curieux. La version islandaise du nom du fermier, Gvendur, figure sous les formes Gvendr et Gvöndr dans An Icelandic-English Dictionary de Richard Cleasby et Gudbrand Vigfusson, signalées être « un diminutif de Guð-mundr ». Ce nom est composé des éléments Guð, signifiant « Dieu » et mundr, au sujet duquel Cleasby et Vigfusson écrivent : « cf. a[ncien] h[aut] a[llemand] munt, d’où vient le bas lat[in] mundium = tutelle dans les vieilles lois teut[oniques].
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Arden R. Smith — Juillet 1993
Qui se rappelle du « See and Say » ? Une version populaire de ce jouet parlant s’appelait (et s’appelle toujours) « The Farmer Says ». Il s’agit d’une roue avec des dessins d’animaux sur le bord. Lorsque l’enfant tourne la flèche vers un animal, par exemple la vache, et tire la ficelle (ou le levier dans les modèles plus récents), le jouet déclame : « La vache fait meuh. » Un détail intéressant concernant les bruits d’animaux que produit ce jouet est qu’ils varient d’une langue à l’autre.
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Arden R. Smith — Avril 1997
Dans le Hobbit, après que Bilbo s’est moqué des araignées géantes de Mirkwood avec le couplet où il les appelle Attercop et Tomnoddy, Tolkien remarque qu’« aucune araignée n’aime s’entendre appeler Attercop, et Nigaude est insultant pour n’importe qui, bien sûr. » D’après l’Oxford English Dictionary, attercop est un mot anglais désuet pour « araignée », venant du vieil anglais attorcoppa, dérivé d’átor, attor « poison » et coppa, un dérivé de cop « dessus, sommet, tête ronde » ou copp « coupe, récipient ».
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Arden R. Smith — Mars & mai 1992
Les traductions des œuvres de Tolkien ont traité de diverses façons les inscriptions en runes et en tengwar. Certaines, comme les éditions française et japonaise de Bilbo le Hobbit, conservent l’inscription originale en anglais. Quelques-unes, comme l’édition portugaise de Bilbo le Hobbit de 1962, transforment les caractères en signes dénués de sens. D’autres, comme l’édition allemande de Bilbo le Hobbit, évitent totalement le problème en supprimant ces inscriptions.
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