Titre original | Beowulf: A Translation and Commentary |
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Édition réalisée par | Christopher Tolkien |
Publication anglaise | 22 mai 2014 |
Éditeur | HarperCollins |
Titre français | Beowulf : traduction et commentaire |
Traduction | Christine Laferrière |
Publication française | 08 octobre 2015 |
Éditeur | Christian Bourgois éditeur |
Beowulf est l'une des sources d'inspiration les plus souvent évoquées par Tolkien lui-même et par les spécialistes de son œuvre. Dans les années 1920, alors qu'il était en poste à l'université de Leeds, Tolkien commence une traduction partielle en vers allitératifs. Jusqu'à présent, seules quelques citations étaient connues, publiées dans Les Monstres et les critiques ou dans Beowulf and the critics, par exemple. Quelques années plus tard, après avoir quitté son poste à Leeds pour Oxford, Tolkien s'essaye cette fois à une traduction en prose, traduction relue par C.S. Lewis. C'est cette dernière version qui est éditée, accompagnée d'un commentaire de Tolkien, sous forme de transcriptions de conférences qu'il mena sur le sujet dans les années 1930 à Oxford et du court texte Sellic Spell, un « conte merveilleux ».
Chef-d’œuvre de la poésie vieil anglaise long de 3182 vers, Beowulf narre les exploits d'un héros doué de la force de trente hommes, qui porte secours au roi du Danemark Hrothgar, sauve sa cour de l'ogre Grendel et de sa mère, puis périt lors de son ultime combat - néanmoins victorieux - contre un dragon.
es chercheurs savaient depuis longtemps que J.R.R. Tolkien avait traduit Beowulf en anglais moderne. De nombreuses personnes ont, au cours des ans, examiné les manuscrits de la traduction à la bibliothèque bodléienne ; quelques courts extraits du texte furent publiés dans d’autres contextes et, fin 2002, il fut annoncé dans les médias populaires que le présent critique était en train d’éditer le texte pour le publier. Mais pour un tas de raisons, ce ne fut pas avant 2014 que l’édition de Christopher Tolkien de la traduction en prose de Beowulf par son père, accompagnée d’un commentaire, de l’histoire Sellic Spell et d’un court poème intitulé « Le Lai de Beowulf », a paru. Ce volume nous donne non seulement d’importants aperçus de la pensée de Tolkien, mais c’est également une contribution assez significative aux études sur Beowulf, en dépit du fait qu’il fut publié près de trois-quarts de siècle après qu’il fut écrit. Dans ce qui va suivre, je m’efforce de replacer le volume publié dans plusieurs contextes, y compris celui des substantiels écrits de Tolkien sur Beowulf (publiés ou inédits), dans la tradition d’interprétation universitaire de Beowulf et dans l’œuvre intellectuelle et créative de Tolkien. À cette fin, j’ai divisé ma critique en six sections :