Article : L’évolution de l’elfique primitif au quenya | ||
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’eldarin commun était la langue des Eldar (opposés aux Avari) durant la Grande Marche, à partir de Cuiviénen. Il s’agit du dernier ancêtre commun entre toutes les langues eldarines ultérieures — quenya, telerin, sindarin et nandorin. L’eldarin commun ne devrait cependant pas être considéré comme une structure entièrement homogène ; au-delà des changements linguistiques qui apparurent durant la Marche, il y avait déjà quelques différences dialectales mineures. Par exemple, il semble que les Teleri avaient déjà modifié le son labialisé original kw en p (tandis qu’il reste kw = qu parmi les Noldor et les Vanyar). La consonne aspirée th et l’occlusive voisée d deviennent toutes deux s devant un t :
*khothtā > *khostā « collecter » (q. *χosta- > hosta-; cf. racine KHOTH)
*kothtā > *kostā « se quereller » (q. costa-; Tolkien a changé la racine KOT en KOTH)
*ledtā > *lestā « partir » (q. lesta-, cf. les entrées ÉLED, LED dans les Étym.)1)
Un autre exemple de dt > st était ¤wed-tā > *westā « jurer » (q. *westa > vesta), mais Tolkien a écarté ce mot car il entrait en conflit avec [*bestā >] vesta « épouser ». Voir les entrées WED et BES dans les Étym., et voir lesta ci-dessus.
Un t peut aussi devenir s devant un autre t quand ils sont perçus comme appartenant à des morphèmes différents :
*put-tā (racine PUT + suffixe verbal -tā) > *pustā « arrêter » (q. pusta)
*lot-tā (racine LOT + le même suffixe) > lostā « éclore » (q. losta)
Ce dernier exemple provient du VT 42, p. 19, où Tolkien commente explicitement le changement « t-t en flexion > st ». Ce changement ne se produit pas quand tt se trouve dans un mot unitaire. En effet, la même racine PUT (voir la RP, p. 437 s.v. PUS) qui est la source de pusta- donne également le quenya putta « point (ponctuation) »2), ce qui évoque clairement le mot primitif *puttā. Ce [terme] serait phonologiquement semblable au mot primitif donnant q. pusta, mais ici le double tt apparaît comme un affermissement médian de la consonne finale du radical PUT. Ce *puttā est par conséquent perçu comme un mot unitaire, et le changement tt > st ne s’applique pas.
Le mot quenya mentionné ci-dessus, costa « se quereller », était à l’origine un exemple de tt > st, que Tolkien renvoyait à ¤kot-t[ā], mais il a alors changé la racine KOT en KOTH.
Les nasales m et ñ deviennent toutes deux n lorsqu’elles précèdent un t ou un d3) :
*kemtanō > *kentanō « potier » (q. centano – le premier élément représente apparemment la racine KEM « earth »)
*pilimda (voyelle finale incertaine, ce pourrait également être -o ou -e) > *pilinda « flèche » (q. pilin sur le radical pilind-; cf. la base PÍLIM, RP, p. 437)
*wiñtā > *wintā « disperser » (q. winta > *vinta ; s’il faut rapporter ce mot au nom wingë comme le suggère PM, p. 376, il requiert apparemment une racine *WIÑ)
Un -wō final évolue en –wā :
¤nidwō > *nidwā « coussin » (q. nirwa)
Un -mā final devient -mē derrière une consonne dentale :
¤jatmā > *jatmē « pont » (q. yanwë)
(Voir aussi le « vieux noldorin » / vieux sindarin katwe issu d’un ancien ¤katwā, prouvant que -wā devient de même -wē > -we après une consonne dentale – voir l’entrée KAT dans les Étym.)
Un ñw médial évolue en ñgw :
¤liñwi > *liñgwi « poisson » (q. lingwë)
¤neñwi > *neñgwi « nez » (q. nengwë)
Assez tôt de toute évidence (voire dès « l’origine »), une voyelle longue finale s’abrège si le mot où elle apparaît constitue le premier élément d’un mot composé :
¤andā « long » + ¤-mbundā « pourvu d’un museau » = ¤andambūndā (non ⁑andāmbundā) « au long museau »
¤lassē « feuille » + ¤-kwelēne « ternissement » = ¤lassekwelēne (non ⁑lassēkwelēne) « automne »
¤tuilē « printemps » + ¤lindō « chanteur » = ¤tuilelindō (non ⁑tuilēlindō) « chanteur-du-printemps, hirondelle »
Dans certains cas, sans que ce soit régulier, l’élément nasal des occlusives nasalisées initiales nd, ñg, mb évolue en une consonne syllabique indépendante :
¤ndūnē > *n·dūnē « coucher de soleil » (q. andúnë)
*ñgjō > *ñ·gjō « petit-fils, descendant » (q. indyo)
*ñgwalē > *ñ·gwalē « tourment » (q. ungwalë)
*mbarta > *m·barta « destin » (q. umbar)
À l’origine, ce développement a eu apparemment une sorte de fonction d’« affermissement » qui peut également modifier le sens du mot : de ¤ñgōlē « philosophie » dérive *ñ·gōlē « savoir profond, magie », et ces mots continuent à coexister (finissant par donner les mots quenyarins nólë and ingolë, respectivement). Cependant, dans la plupart des cas, la forme « originelle » dépourvue de nasale syllabique a, semble-t-il, complètement disparu, remplacé par la forme « affermie ».
Les développements plus tardifs en quenya suggère que la nasale initiale du groupe ñgw- s’est labialisée par assimilation avec le gw qui suit, de sorte que le groupe entier est techniquement ñwgw (ou ñw·gw, où la nasale a fini par devenir syllabique) ; sans doute devrait-on représenter plus rigoureusement *ñ·gwalē ci-dessus par *ñw·gwalē.
Au moins un cas d’haplologie :
¤tuilelindō > *tuilindō « chanteur-du-printemps » = « hirondelle » (q. tuilindo)4)
Il est possible que les changements ci-dessus aient eu lieu dans les stades les plus anciens de l’eldarin commun. On peut imaginer que certains des changements répertoriés ci-dessous se soient produits plus tard – disons, après que les Eldar avaient traversé l’Hithaeglir. (À ce moment-là, l’eldarin commun ne serait plus totalement « commun », puisque les Nandor avaient déjà quitté la marche.)
Il semble que, relativement, les aspirées th, ph, kh sont devenus des t, p, k normaux lorsqu’ils suivaient directement une autre consonne. Le mot quenya ilfirin « immortel » doit dériver de toute évidence de *l·phirin- (racine PHIR), mais dans l’entrée correspondante dans les Étym., Tolkien semble indiquer que cela aurait plutôt dû produire le quenya *ilpirin par évolution régulière. La forme que l’on trouve de fait en quenya, ilfirin, a apparemment été refaite d’après firin « mortel » (< *phirin-).
Pendant le stade de l’eldarin commun, tkh a apparemment été assimilé à kk. Sans doute tkh a-t-il tout d’abord évolué en tk d’après la règle exposée ci-dessus, et ce dernier a évolué à son tour en kk (le sindarin fournit des preuves que tk, peu importe son origine, est normalement devenu kk, d’où le gris-elfique ch). Le mot quenya tardif eccaira « reculé, éloigné » doit venir de *ekkairā, mais puisque la racine donnée est KHAYA, on doit probablement supposer qu’à un stade encore plus ancien, le mot apparaissait sous la forme *etkhairā avec le préfixe et- « dehors ».
Dans un cas attesté, tk n’évolue pas en kk, mais subit une métathèse qui donne kt à la place : ¤et-kelē « jaillissement [hors de] » devient rapidement *ektelē (plus tard ¤ektele, d’où le quenya ehtelë « source, sortie d’eau »).
S se voise et devient z devant une consonne voisée :
¤esdē > ¤ezdē « repos » (WJ, p. 403 semble placer ce changement dans l’ère du eld. com.)
Un autre exemple serait, semble-t-il, ¤mazgā « flexible »; étant donné la base MASAG, il doit venir d’un ancien *masgā.
D évolue en t devant s :
¤sjadsē > ¤sjatsē « crevasse, entaille » (q. hyatsë)
Devant une consonne sourde, la fricative postérieure ʒ a perdu son voisement par assimilation, ce qui a donné χ. Le premier des exemples ci-dessous est explicitement identifié comme une forme « eld » (eldarin commun) dans les Étym.
Comme l’indique le dernier exemple, χ finit par évoluer en k devant s, ce qui donne ks = x.
auf en position initiale, ces sons ont normalement disparu, bien que le ʒ ait évolué en χ devant une consonne non voisée (voir ci-dessus) et que le ñ ait perduré devant g et k (incluant les sons labialisés gw et kw – le son labialisé ñw découlant de la combinaison ñ + w avait déjà évolué en ñgw, ce qui a donc préservé le ñ). Bien plus tard, la langue a voulu ré-acquérir ʒ, développé à partir d’un g antérieur, mais pour le perdre encore une fois (même en position initiale). La chute du ʒ « originel » et de ce ʒ « tardif » possède certaines similitudes ; cependant, là où le ʒ « tardif » a survécu dans certaines périodes historiques (cela a été enregistré dans l’orthographe rúmilienne, au moins en position initiale), le ʒ ou le h « originel » a chuté très tôt : Tolkien fait également référence à la chute « préhistorique » du h intervocalique (VT 39, p. 11). L’affirmation présentée dans WJ, p. 368 est encore plus précise : « Le h médial a chuté très tôt, sans aucune trace en eld. com. » — attribuant ce changement à l’époque de l’eldarin commun.
Un ʒ final derrière u peut évoluer en w (ou plutôt, possiblement : la chute du ʒ a entraîné le développement d’une semi-voyelle -w à partir la voyelle correspondante, -u, comme pour compenser la perte de ʒ) :
¤kuʒ > ¤kuw « bow » (q. cú)
De temps à autre, la chute d’un ñ ou d’un ʒ/h intervocalique n’engendre aucun autre changement, mais laisse simplement les deux voyelles en hiatus ; occasionnellement, une nouvelle diphtongue peut émerger après cette chute, comme ai dans le deuxième exemple ci-dessous :
Le duel primitif ¤peñū donnant le mot quenya peu « lèvres » fournirait également un exemple de la formation d’une nouvelle diphtongue après la chute du ñ. La question de savoir si eū a évolué en eu « directement », ou s’il a gardé la forme de deux voyelles en hiatus jusqu’à l’abrégement bien plus tardif des voyelles finales, n’a qu’un intérêt purement académique.
Le génitif quenya -o dérive de la racine HO après la chute du h médial (avec l’emploi de la post-position primitive hō « venu de » comme suffixe ajouté directement au mot et sa transformation en *-ō, évoluant plus tard en -o)11).
Deux voyelles brèves identiques mises en contact par la chute de ñ ou ʒ/h fusionnent en une seule voyelle (longue) :
¤peñe > pē « lip » (VT 39, p. 11; toujours pé en quenya)
¤maha > mā « main » (VT 39, p. 11; toujours má en quenya)12)
Cependant, si la dernière voyelle était longue, et que la chute de ñ ou de ʒ la mettait en contact avec une autre voyelle similaire (longue ou brève), la première voyelle pouvait être dissimilée, comme eē > iē :
> ¤teʒē or *teñē > (*teē >) *tiē « chemin » (q. tië ; voir les entrées TEʒ, TEÑ dans les Étym., ce dernier se substituant au premier)
Il est possible que la forme *teē ait survécu pendant un temps, la dissimilation en *tiē ayant en fait lieu à une période bien plus proche de l’époque historique. Une dissimilation similaire peut également être observée plus tard, comme quand ¤wēʒē donne le quenya vië « virilité » (via *wēē > *wīē). Cependant, dans ce cas, ʒ n’est pas originel ; c’est une altération de g, puisque la racine n’est pas *WEƷ, mais WEG (RP, p. 458). Le changement g > ʒ (et sa chute subséquente) a eu lieu bien plus tard.
Là où ʒ or ñ a chuté devant une consonne, la voyelle précédente s’est allongée en compensation :
Fait notable : alors que h/ʒ a chuté en position médiale, il semble avoir surprenamment survécu en position finale, sa chute dans cette position se produisant seulement bien plus tard. Les documents publiés de Tolkien ne mentionnent pas explicitement ce phénomène, mais on aura probablement besoin d’un ʒ final plus tard, pour expliquer l’accusatif du quenya littéraire – formé par l’allongement de la voyelle finale d’un nom. Cela indique probablement la présence ancienne d’un ʒ final servant de désinence primitive d’accusatif. Mais si on accepte la chute du ʒ final en eldarin commun déjà, il chuterait trop tôt pour exercer une quelconque influence sur les voyelles finales du quenya tardif. Un mot comme *lassēʒ ou *lassēh, l’accusatif primitif probable de ¤lassē « feuille », doit donc rester inchangé pour l’instant. Pendant la période de l’eldarin commun, les voyelles brèves -a, -e et -o ont chuté. Quelques exemples :
Chute du -a bref final ; lorsque le suffixe -la est réduit à ce point, le l restant a fini par devenir syllabique :
¤swanda > *swand « éponge » (q. hwan, radical hwand-)
¤jakta > *jakt « cou » (q. yat, radical yaht-)
¤hekla > *hek·l « paria » (q. hecil)
¤makla > *mak·l « épée » (q. macil)
¤tankla > *tank·l « broche » (q. tancil)
¤tekla > *tek·l « plume » (q. tecil)
Chute du -e bref final :
¤i-ndise > indis « épouse »
q. pr. ¤kwene « personne » > eld. com. ¤kwēn (WJ, p. 360)
¤nere « homme » > nēr (WJ, p. 393)
Chute du -o bref final :
Comme le montrent clairement les exemples ¤kwene « personne » > eld. com. ¤kwēn (WJ, p. 360) et ¤nere « homme » > nēr (WJ, p. 393) déjà cités, un mot que la chute d’une voyelle finale rend monosyllabique, subit un allongement de sa voyelle radicale en compensation. Mais lorsque le mot est composé ou contient une désinence, et n’est donc pas monosyllabique, la voyelle demeure brève. Ainsi eld. com. ¤kwēn a pour pluriel ¤kwenī (WJ, p. 360), non ⁑kwēnī. Cette variation se reflète toujours dans le quenya quén, pl. queni (WJ, p. 361; de même nér « homme » pl. neri, MR, p. 213).
Lorsque la chute d’une voyelle brève finale a placé la semi-voyelle -w en position finale, cette dernière s’est vocalisée en u :
(¤angwa >) eld. com. *angw > *angu « serpent » (q. ango)17)
Une semi-voyelle finale derrière une voyelle longue a également pu évoluer en une voyelle à part entière :
(q. pr. ? *rāwa >) eld. com. *rāw > ¤rāu « lion »
Il s’agit du seul exemple certain illustrant ce phénomène (Tolkien a uniquement donné la racine RAW et la forme ¤rāu). Ce -u est tombé par la suite, selon toute évidence durant la période de l’eldarin commun. Nous ne savons pas tout à fait s’il faudrait formuler une règle générale du type « une voyelle finale brève tombe lorsqu’elle suit immédiatement une voyelle longue » :
¤rāu > rā « lion » (toujours rá en q.)18)
Après la chute des voyelles finales par l’un des procédés décrits ci-dessus, les formes plurielles ont évidemment été refaites par analogie avec le nouveau simplex. En quendien primitif, le pluriel de ¤swanda « éponge » a dû être *swandaī ou (plus tardivement ?) *swandai, mais quand ¤swanda a été réduit à *swand en eld. com., son pluriel a été changé en *swandī (toujours visible dans le q. hwandi) – comme s’il s’agissait d’un radical à consonne finale ordinaire. Le pluriel originel de q. pr. *rāwa (ou *rāwe, *rāwo) « lion » doit, de la même manière, avoir été une altération de *rāwai (ou *rāwei, *rāwoi) en *rāwī. Ici, w n’était pas final et, par conséquent, n’est pas devenu u, tombé par la suite, comme décrit ci-dessus. Ainsi en quenya, le pluriel de rá « lion » est toujours rávi, trace du eld. com. *rāwī et de la racine originelle RAW.
De toute évidence, durant l’époque tardive de l’eldarin commun, -i bref final a évolué en -e :
¤dōmi > *dōme « crépuscule » (q. lómë)19)
¤pori > *pore « farine, mouture » (q. porë)
*kari > *kare « [il] fait » (forme aoriste du verbe kar-) (q. carë)
*karini > *karine « je fais » (aoriste avec terminaison pronominale ; cf. vieux « noldorin »/sindarin yurine « je cours », q. carin); voir note ci-dessous.
*talruni > *talrune « plante du pied » (q. tallunë)
Les voyelles n’ont pas changé de timbre quand elles n’étaient pas en position finale : ainsi en quenya, nous voyons toujours la variation dans l’aoriste par exemple, entre carë « [il] fait » et carin « je fais » (le premier descendant de *kari avec le changement i > e, le second de *karini avec une terminaison de première personne, le suffixe pronominal *-ni empêchant le changement i > e puisque la voyelle n’est plus finale)20).
En parallèle avec le changement de -i bref en -e, -u bref final devient -o :
*kuru > kuro « dispositif ingénieux » (toujours curo en q., radical curu- ; les exemples ci-dessous ont également un radical en -u quand des terminaisons leur sont adjointes)
¤smalu > *smalo « pollen » (q. malo)21)
¤tundu > *tundo « colline, tertre » (q. tundo)
¤ranku > *ranko « bras » (q. ranco)
*angu > *ango « serpent » (q. ango)
Néanmoins, il faut noter que, devant la désinence de pluriel –ī, les mots qui, auparavant, se terminaient en –gu et –ku ont transformé ces combinaisons en consonnes labialisées –gw et –kw (la voyelle u fusionnant avec la consonne vélaire précédente). Le pluriel de *angu « serpent » est donc devenu *angwī (q. angwi). De la même manière, le pluriel de ¤ranku « bras » a fini par devenir ¤rankwī (q. ranqui). Comparer à WJ, p. 390, où Tolkien indique que le nom quenya urco, pl. urqui descend, « comme le montre son pluriel » d’une forme qui finissait initialement en –u plutôt qu’en –o : soit ¤urku, soit ¤uruku. Le pluriel urqui vient de *ur(u)kwī. Le moment où les vélaires labialisées gw et kw ont émergé (avant ou après que –u est devenu –o dans les simplex) ne peut être déterminé, puisque Tolkien a fait survivre à cette mutation les formes radicales en –u-, de toute façon.
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